QUI SOMMES-NOUS

A la fin des années 1970, une terrible menace surgit pour notre quartier : un promoteur astucieux a réussi à racheter de nombreuses parcelles situées entre les villas de la face nord de la rue des Jardins (début sud du quartier appelé "Coteau") jusqu'à l'avenue de Villepreux. 

Sur ces parcelles existaient une grande et relativement vieille bâtisse (Style Art déco), des tennis, des jardins potagers ou des parcelles en friche. Le promoteur, en possession d'un terrain de plusieurs hectares n'a rien trouvé de mieux que de concevoir un immense immeuble de 6 étages (en réalité 8 compte tenu de la déclivité du terrain) et, cerise sur le gâteau, de coiffer cet ensemble d'immenses panneaux solaires. Cette monstruosité aurait défiguré à plusieurs kilomètres à la ronde le si beau site de Vaucresson bordé, entre autre, par la forêt domaniale de Fausse-Repose. Bref, l'horreur absolue!! 

Le pire, c'est que la D.D.E. des Hauts de Seine, seule chargée en ce temps d'instruire et de délivrer les permis ne voyait rien à redire à ce projet car le P.O.S. de l'époque permettait la construction d'immeubles dans ce quartier où existaient d'ailleurs de petits immeubles de trois étages qui ne déparent nullement notre quartier. 

Quelques propriétaires de villas voisines (MM. Alain Demaizière, Hubert Laverne, Jean-Paul Senaux ainsi que moi-même) ont décidé de s'opposer de toutes leurs forces à cette folie et, pour avoir plus de poids auprès des autorités, ont crée l" Association Vaucresson Coteau " dont le premier et au début le seul but était de s'opposer à ce projet. 

Je passe sur les péripéties et nous étions sur le point de perdre la bataille (la D.D.E. ayant proposé au préfet d'accorder le permis de construire) lorsqu'une de mes voisines de la rue des Jardins a retrouvé le règlement notarié datant de 1923 du lotissement sur lequel étaient construites nos maisons et dont faisait partie une parcelle rachetée par le promoteur. 

Ce règlement du lotissement était clair: uniquement des logements individuels. 

Il faut savoir (pour tous les propriétaires de Vaucresson et d'ailleurs) que le respect d'un acte notarié est absolu, seul l'Etat peut y faire obstacle par une Déclaration d'Utilité Publique. Le préfet a refusé le permis de construire de l'immeuble car il était bâti sur un terrain dont une partie était réservée à l'habitat individuel. Un immeuble plus petit n'étant plus rentable, le promoteur s'est résigné à construire des villas classiques qui sont une très belle réussite pour le "Coteau". 

Moralité: lorsque des citoyens réunis ont la volonté de faire obstacle à une  décision absurde des "Autorités", il existe un arsenal juridique dans le droit français pour faire échouer ce projet. 

Le but étant atteint, que faire de l'association? Et bien, la continuer avec les 

objectifs suivants: 

  éviter qu'une catastrophe comme celle de l'immeuble ne puisse se reproduire; 

  veiller au caractère calme et verdoyant du quartier; 

  essayer de résoudre à l'amiable les litiges mineurs entre voisins (chiens qui hurlent, branches pendantes sur une propriété, chats errants qui envahissent   les jardins etc…). 

L'expérience de plus de 20 ans a montré que notre rôle de médiateur, près du terrain, a été fructueux, mais le cours de l'histoire a montré que notre rôle s'est étendu bien au-delà. 

En effet, 2 évènements majeurs sont apparus au milieu des années 80. 

1) Révision du P.O.S. 

Pour éviter qu'un nouvel immeuble puisse être édifié dans notre quartier, alors qu'il y avait des terrains très importants non construits (ils existent d'ailleurs toujours), nous avons très facilement obtenu, lors de la révision du P.O.S., le classement du "Coteau" en zone U.E. c'est à dire "Habitat individuel" avec des parcelles minimales (800m² et 600m² dans certains cas) et quelques contraintes de hauteur, de nombre de niveaux etc… 

Le P.O.S. de notre quartier n'a depuis subi que des modifications mineures. 

Mais une autre conséquence de cette révision a été d'avoir obtenu un droit de regard sur le P.O.S. de l'ensemble de notre commune car, rien ne sert de protéger le "Coteau" si ses abords sont massacrés (un trop grand immeuble en bordure de notre zone protégée peut entraîner des désagréments importants: vue barrée par un trop grand immeuble, ensoleillement caché par une trop grande hauteur etc…). 

Nous avons également donné notre avis sur le sort des pépinières Thuillaux : faut-il les garder en zone agricole ou permettre leur urbanisation ? 

Au bout de quelques années, nous avons penché vers un complexe immobilier raisonnable par peur que l'Etat n'use se son droit de préemption sur ce terrain pour construire par exemple un hôpital ou pire, une prison. 

Les municipalités successives ont, la plupart du temps, suivi nos avis. 

J'ajouterai que les problèmes de circulation et de stationnement dans notre commune ont une influence sur la vie au "Coteau". Nous avons par exemple obtenu l'inversion du sens unique de la rue du Dr Christen qui permettait aux voitures descendant de l'autoroute de considérer que Vaucresson était une autre autoroute pour les habitants des communes voisines : à 100 à l'heure, ces voitures s'engouffraient rue du Dr Christen, rue Louis Barthou (devant l'école) et l'allée des Genêts. Dès cette inversion le trafic sur cet axe a diminué des trois quarts. 

2) Délivrances des permis de construire 

A peu près à la même époque, l'examen des permis de construire a été transféré dans toute la France des D.D.E vers les municipalités. Nous avons obtenu que la mairie nous transmette les demandes de permis de notre quartier. Il faut dire que la compétence du bureau de notre association, où figuraient et figurent toujours des architectes et des spécialistes de l'immobilier, nous permettait de porter un jugement impartial à la fois sur le respect du P.O.S. officiel et sur d'autres contingences locales. 

Pendant de nombreuses années, nous avons examiné tous les permis de construire de notre quartier ce qui avait un double avantage pour la mairie : moins de travail et surtout enquête sur le terrain et, en cas de problème, dialogue avec les voisins. Cette façon de procéder a, éliminé la quasi totalité des litiges provoqués par des voisins mécontents des nouvelles constructions et, évité ainsi de possibles recours devant les tribunaux. Je n'ai pas souvenir que des avis rendus par le bureau de "Vaucresson Coteau" aient été contestés par la mairie. 

Je ne voudrais pas terminer ce petit historique de notre association sans évoquer l'A86. 

Dès que la menace de ce tunnel mortifère s'est précisée, l'"Union des Amis de Vaucresson" (UAV) s'est réactivée pour prendre en mains la lutte contre ce projet qui, s'il se réalise, menacera la tranquillité de notre si jolie commune pour ne pas dire plus. 

L'UAV s'occupe également du P.O.S. de Vaucresson et notre intervention en matière d'urbanisme, de circulation etc… s'est recentrée sur notre quartier. Une liaison permanente existe entre les deux associations grâce à la participation de un ou deux membres aux deux bureaux. 

Pour terminer, il faut signaler que "Vaucresson Coteau" s'est intéressée à la sécurité de son quartier et, après référendum auprès de ses habitants, a proposé des solutions qui, pour être efficaces, devaient s'étendre à toute la commune. 

La mairie (contrairement au P.O.S) a accueilli très attentivement nos suggestions et de nombreuses réunions avec le maire et ses adjoints ont permis de faire avancer le problème. 

L'avenir nous dira si nos idées pourront être mises en application par la nouvelle municipalité. 

Avril 2001

Georges LIPIETZ

(Aujourd’hui décédé, Georges Lipietz habitait le Coteau depuis 1951 et avait été membre du bureau depuis la création de "Vaucresson Coteau")